On a sali mon honneur !

28 juin 2016

On a sali mon honneur !

Un jour, quelqu’un ou quelque chose, un acte posé, une critique, un comportement, nous salit. C’est alors comme si, devant tout le monde, on se sentait giflé, poussé par terre, couvert de boue… On a été humilié.

femme se couvrant le visage de ses mains à cause de la honte.crédit image pixabay
femme se couvrant le visage de ses mains à cause de la honte.crédit image pixabay

 

Mais au fait, d’abord c’est quoi un crime d’honneur ?

 

Un crime d’honneur est un crime perpétré en réaction à un comportement perçu comme ayant apporté le déshonneur à une famille, et ayant donc enfreint le code d’honneur. La plupart des victimes, qui ne sont pas nécessairement auteurs des faits reprochés, sont des femmes.

Crime d’honneur — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_d’honneur

 

 

Personnellement je n’avais jamais entendu cette expression jusqu’à cet après-midi du 9 juin 2016. L’information donnée sur RFI ce jour-là m’avait  fait froid dans le dos. Je m’étais alors promis de rédiger un billet là-dessus pour mes chers lecteurs ; mais un emploi du temps surchargé a fini par bousculer toutes mes résolutions. Mais qu’à cela ne tienne, je finirai bien par le publier ce billet ; après tout ne dit on pas que l’homme propose mais Dieu dispose ???

 Pourtant c’est bien cette histoire de crime d’honneur qui m’a inspiré ce matin un billet sur l’honneur en général ; comme un prélude, à l’article sur le crime d’honneur lui-même.

 

Récemment en famille, un oncle, vivant en concubinage avec une femme qui lui a fait trois gosses, qu’il n’a jamais voulu doter, et n’ayant jamais fait un quelconque pas envers les membres de la famille de la dame, eh bien cet oncle-là, un beau matin, s’est mis en couple avec une autre femme, à qui il s’est empressé d’aller faire dot et mariage civil.

 

Toute la famille fut unanime pour admettre que l’oncle en question nous a fait subir un grave déshonneur (un double déshonneur dirais-je).

 

Ainsi donc nous avions été déshonorés. Nous avions perdu notre honneur.

 

Mais au fait, l’honneur c’est quoi ?

 

Référons nous encore et toujours à Wikipédia.

L’honneur peut se définir comme un lien entre une personne et un groupe social qui lui donne son identité 1 et lui confère le respect. L’honneur se gagne par des actes admirés par la collectivité ; on subit la honte en conséquence d’actes méprisés. En ce sens, l’honneur est un attribut collectif, comme la vertu est un attribut individuel. Il peut y avoir des vertus secrètes ; d’honneur secret, point. L’honneur, mais surtout le déshonneur et la honte se transmettent aux proches par contagion.

Dans une même société, il y a le plus souvent des groupes d’honneur différent. Dans les groupes criminels, ne pas parler à la police est une question d’honneur ; fréquenter un délateur atteint au statut de la personne ; tandis que dans la même ville, d’autres gens ont une répulsion du même ordre en ce qui concerne l’usage de la violence, et considèrent comme moralement contaminée une personne qui la pratique, fût-ce dans un contexte sportif, comme la boxe ou le rugby. Si Boileau note qu’un vrai fourbe met son honneur à ne jamais tenir sa parole (Satires XI) c’est que la valeur de référence, pour ceux qu’il estime, c’est le pouvoir de manipuler son prochain ; c’est ce qui le définit comme fourbe.

Lorsque des institutions reconnaissent par un acte public l’importance pour elles d’une personne, cela s’appelle conférer des honneurs. Il y a le tableau d’honneur avec le portrait de l’employé du mois ; les États donnent des décorations, dont en France la principale est la Légion d’honneur. L’appétit des gens pour ces distinctions les amène parfois à manquer leur but. Des candidats avides utilisent, pour les obtenir, des moyens opposés aux valeurs qui soutiennent l’institution. La réaction à cette conséquence de l’institutionnalisation de l’honneur amène d’autres personnes à mettre leur honneur à refuser les honneurs….

 

En français facile l’honneur c’est donc une valeur ; ça se gagne en respectant des principes et des codes que l’on partage avec les personnes de sa culture, sa famille ou son groupe d’ami(e)s. C’est donc au-delà de nous. Quand on est humilié par rapport à quelque chose qui a à voir avec les principes que l’on respecte, on est doublement blessé. On est rabaissé comme humain mais aussi remis en cause comme ayant le droit de faire partie de son groupe. Non seulement quelqu’un nous a mis la honte mais en plus, il nous a jeté hors du groupe de manière injuste et dans la boue.

Perdre son honneur c’est donc « manger la honte », comme on dit chez nous. Si de surcroit de part un acte personnel on fait manger la honte à toute sa famille c’est encore plus grave, le déshonneur est encore plus grand….

Il faudrait donc ne pas vivre, puis mourir dans le déshonneur.

L’honneur, comme la honte, est quelque chose qui ne se vit pas en solitaire. Assurément les personnes proches en pâtissent… qui plus est mourir déshonoré, c’est assurément faire passer la honte à ses descendants, une sorte d’héritage négatif, un cadeau empoisonné légué à ses enfants.

La blessure est encore plus forte pour ces derniers: ils  sont humiliés et en plus les valeurs qui leurs ont été transmises, qui sont partagées avec d’autres sont attaquées .La seule possibilité qu’il existe pour la personne responsable de la honte de remédier à cet état de choses est de se repentir, et de se racheter. Il faut alors laver son honneur, pour soi mais aussi pour tous ceux qui partagent ces mêmes principes…

mouf

 

Comment alors laver son honneur ?

Je pense pour ma part et cela semble logique, que laver son honneur est intrinsèquement lié à la manière par laquelle nous l’avons perdu.

Par exemple, dans le cas de mon oncle, laver son honneur et par ricochet l’honneur familiale va forcément différer de la façon dont se prendrais un couple d’hétéros pour laver leur honneur souillé par leur fils unique ayant choisi d’être gay

Mais sinon laver son honneur en général c’est revenir en arrière pour respecter les règles qu’on avait enfreintes par son comportement; des fois, il y a aussi un code de l’honneur qui prévoit comment on peut laver cette tache injurieuse. Obéir à ce code permet de retrouver sa place dans son groupe.

Pour d’autres cultures, dans des contrées lointaines( pas si lointaines que ça), laver son honneur ou celui de sa famille ne peut être fait que dans le sang. Bien entendu pour laver son honneur dans le sang il faut nécessairement en faire couler, et qui dit faire couler le sang dit crime ; on parle alors de crime d’honneur. J’en parlerai dans un autre billet. Promis.

Bien à vous.

 

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Commentaires

BROUSSE
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Kan on nous a trahie et que l on se sent floué par des individus de la famille s est tout à fait salutaire de rendre un jour tout ce que l on a subit pendant des années à ses mecreants car autrement soit vous etes un lache et honte a vous de ne rien faire soit vous assure l impunite a ses ordures en leurs donnant de fait de par votre non agir une légitimité a toute leurs actes .
Vous n etes point le justicier à vouloir tout réglé par le sang .... soit mais alors s est un dilemme terrible à resoudre car on veux agir un jour ou l autre et votre intelligence refrene ses actes de non retour. ....que faire ???